La mise en place de « l’approche hotspot » par l‘Union européenne (UE) en 2015, et la signature de l’accord migratoire UE-Turquie en 2016 ont bloqué jusqu’à 40 000 personnes en 2020 aux portes de l’Europe, sur les îles grecques de la mer Égée, dans des camps insalubres aux conditions de vie extrêmement difficiles.
Le Gisti a organisé une première mission d’observation en 2016 sur les îles de Lesbos et Chios pour constater que l’approche hotspot engendrait un système déshumanisant où la violation des droits fondamentaux, à commencer par celui d’accéder à une demande de protection internationale, est la règle.
Trois ans plus tard, une seconde mission du Gisti et de Migreurop, conduite dans l’île de Samos au mois d’octobre 2019, confirmait que les hotspots, loin d’être des « centres d’accueil et de prise en charge des personnes en fonction de leurs besoins », étaient en réalité des camps de détention et de tri, parfois à ciel ouvert, installés par l’Union européenne à ses frontières maritimes orientales pour interdire aux exilé.es l’accès au continent.
Une troisième mission, organisée par ces deux associations en octobre 2021, cette fois dans les îles de Kos et Leros, peu médiatisées, a permis de compléter ce sombre tableau, alors que de nouveaux camps d’enfermement high-tech, financés par l’Union européenne, voyaient le jour sur ces 5 îles grecques.
Ces îles et le système de confinement mis en place contribuent à la stratégie d’invisibilisation et de maltraitance des exilé∙e∙s qui arrivent aux portes de l’UE.
Au moment de la mission, peu de personnes exilées se trouvaient sur les îles de Kos et Leros. Cette faible présence est la conséquence de la pandémie de Covid-19, ayant rendu la circulation encore plus difficile, mais aussi de la pratique illégale des pushbacks consistant à refouler les personnes vers la Turquie, sans enregistrer leur demande d’asile, et enfin des transferts des personnes les plus vulnérables vers le continent. Quant aux personnes qui auraient réussi à traverser la mer, ils et elles ont quasiment tou⋅te⋅s été immédiatement placé⋅es en détention, et leur demande d’asile la plupart du temps rejetée.
Ce podcast en 7 épisodes, réalisé avec le "studio son" de la Parole errante dans les îles grecques de Kos et Leros, donne la parole aux exilé∙e⋅s bloqué∙e⋅s sur ces îles, ainsi qu’aux personnes qui travaillent ou militent à leurs côtés, afin de mettre en lumière et dénoncer l’approche hotspot dont le principal objectif est de trier, enfermer et expulser les exilé∙e⋅s.
Un épisode sera diffusé chaque semaine à partir du 6 février 2023.
Nos remerciements à toutes les personnes qui ont répondu à nos nombreuses questions sur place ou par téléphone, à celles qui ont prêté leurs voix, et à celles qui ont passé du temps pour que ce projet puisse voir le jour. Une pensée encore plus forte à toutes les personnes exilées interviewées, celles qui sont encore là-bas, celles qui ont dû faire marche arrière et à celles qui ont réussi à passer.
Épisode 1. L’enfermement sur l’île de Kos
Épisode 2. L’enfermement sur l’île de Leros Podcast audio sur Arte radio/ Vidéo sur Indymotion
Épisode 3. La procédure d’asile sur les îles de Kos et Leros Podcast audio sur Arte radio
Video sur Indymotion
Épisode 4. Le rôle des associations auprès des exilé⋅e⋅s. Podcast audio sur Arte radio . Vidéo sur Indymotion
Épisode 5. Les refoulements ou "pushback" . Podcast sur Arte radio ->https://audioblog.arteradio.com/blog/197819/podcast/199663/episode-5-les-refoulements-ou-pushback] . / Vidéo sur Indymotion
Episode 6. Quitter l’île ? . Podcast sur Arte radio . Vidéo sur Indymotion
Episode 7. Les nouveaux camps d’enfermement . Podcast sur Arte radio . Video sur Indymotion